La ZTL Paris Centre doit être accompagnée d’un plan de circulation élargi

Une nouvelle analyse de l’Institut des Politiques Publiques (IPP) avance que les mesures qui donnent plus de place à la mobilité active, comme la fermeture des quais de Seine, déplace la pollution de l’air, voire l’augmente. La réalité est bien plus nuancée. Les mesures localisées sont efficaces si elles sont accompagnées de mesures plus larges.

La création d’une Zone à Trafic Limité (ZTL) dans l’hypercentre de Paris est dans son principe une mesure qui va dans le sens des demandes de la coalition La Rue Est À Nous, dès lors qu’elle a en effet pour objectif une baisse significative du trafic routier dans Paris et sa proche périphérie, avec pour bénéfice une réduction des émissions de CO2, de la pollution de l’air, des nuisances sonores et de l’insécurité routière.

Cela sera en effet le cas, si la création de cette ZTL est pas accompagnée d’une refonte globale du plan de circulation et d’une zone à faibles émissions ambitieuse1 dans Paris et sa proche banlieue. Autrement, il est à craindre que les bénéfices de la mesure soient très faibles, du fait des reports de trafic sur les boulevards entourant la zone, ainsi que sur le périphérique parisien. Dans ce cas, l’impact sur l’empreinte carbone serait quasi-nul, et les principales nuisances du transport routier (pollution, bruit, insécurité) seraient déplacées vers des quartiers périphériques.

Vincent Bezaguet, Coordinateur de la coalition La Rue Est À Nous a déclaré : “Cette mesure est une occasion unique pour Paris et ses communes limitrophes de rejoindre les villes européennes qui ont réussi à réduire fortement l’usage du transport motorisé privé au profit des mobilités douces. Elle doit pour cela être accompagnée d’un plan de circulation ambitieux.”

Gand par exemple, en Belgique, le trafic en heure de pointe a diminué de 12%, le nombre de cyclistes a augmenté de 25% durant la première année seulement. La solution est une refonte du plan global de circulation parisien, périphérique inclus, pour limiter au maximum le trafic de transit. Cette réduction du trafic est d’ailleurs plébiscitée par une majorité de Parisien.ne.s, selon un récent sondage de YouGov pour Clean Cities2 .

Les communes limitrophes, les conseils d’arrondissement et les conseils de quartier doivent être associés à cette refonte. L’étude d’impact de la ZTL sur le trafic doit être rendu public, pour qu’un débat démocratique puisse s’organiser sur ce projet.

La coalition La Rue Est À Nous et les associations qui la composent seront mobilisés, dans le cadre de ce débat, pour rappeler le coût exorbitant du transport motorisé privé dans l’agglomération parisienne (estimé à 3,5 milliards d’euros par an3 ), en raison de son impact sur le climat et sur la santé des franciliens. Avec plus de 2 500 décès prématurés par an, Paris est la 4e ville d’Europe avec le plus de victimes du dioxyde d’azote, principal polluant rejeté par les voitures4 .

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