Observatoire des RAE 2023

Les rues aux écoles, qu’est-ce que c’est ?

Plus vulnérables à la pollution atmosphérique, mais aussi à l’insécurité routière causée par les voitures, les enfants représentent un segment de la population à protéger en priorité des impacts de la circulation motorisée.

Depuis 2020, la coalition d’associations La Rue Est à Nous a contribué à faire émerger un dispositif urbanistique spécifique de protection des écoles parisiennes : les « Rues aux écoles ». Il consiste à apaiser la circulation devant les établissements scolaires. L’équipe municipale actuelle à Paris s’est engagée à en créer 300, dont 100 entièrement piétonnisées et réaménagées d’ici 2026. Pour un aperçu plus précis de ce que sont les rues aux écoles, consultez cet article illustré de l’association Respire sur le sujet.

A quoi sert l’Observatoire des Rues aux écoles ?

 A évaluer la progression de la Ville de Paris vis-à-vis de son engagement à réaliser 300 rues « apaisées » dont 100 « rues aménagées » d’ici 2026 ;

 A évaluer la qualité des rues « apaisées » et « aménagées » dans le cadre de ce dispositif ;

 A fournir des bons et mauvais exemples de « rues aux écoles » pour les personnes qui cherchent des solutions d’aménagement à reproduire ailleurs.

Méthodologie et fonctionnement de l’Observatoire

Consultez l’onglet « En savoir plus » en bas à gauche de la carte pour découvrir la méthodologie employée et comprendre le fonctionnement de l’Observatoire.

Évaluation quantitative

Remarque : dans l’Observatoire, les “rues apaisées” correspondent à ces trois types de rues : “rues fermées avec quelques aménagements”, “ouvertes avec quelques aménagements” et “ouvertes non aménagées”.

Un rythme de réalisations encore trop lent par rapport aux objectifs 

Les aménagements des rues aux écoles progressent d’année en année mais à un rythme encore trop lent et avec des disparités par arrondissement. D’après le décompte de LREAN, la Ville a traité 153 rues depuis 2020. Ainsi, la Ville traite en moyenne 38 rues par an. A ce rythme, 228 rues seraient traitées d’ici 2026, loin de l’objectif affiché par la Ville de Paris. De plus, 50 rues comptabilisées dans le bilan actuel de la Ville étaient déjà piétonnes avant 2020 et ne peuvent donc pas être incluses dans notre décompte. Par ailleurs, en 2023, ce sont 21 nouvelles rues qui ont été fermées ou aménagées dans seulement 11 arrondissements sur 20. 

Le nombre d’écoles pollué traitées a progressé mais les efforts doivent être poursuivis

47 écoles de la liste des 300 écoles les plus polluées (extraite de la carte des écoles polluées de Respire), soit 15 % d’entre elles, sont situées dans des rues aux écoles. Ce chiffre a évolué dans le bon sens depuis 2022. Toutefois, mais attire tout de même l’attention car 75 % des écoles les plus polluées ne bénéficient toujours pas d’aménagements permettant d’apaiser le trafic dans leurs rues. Elles doivent être la priorité des prochaines politiques publiques d’apaisement de la circulation.

Une majorité de « rues aux écoles » de bonne qualité 

Une majorité des rues aux écoles sont donc de bonne qualité : sur 203 écoles évaluées, 141 sont piétonnes, c’est-à-dire que les piéton·ne·s marchent sur la chaussée, ie. environ 70 % des rues aux écoles.

En revanche, certaines rues sont « non-piétonnes » pour différentes raisons :

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Une minorité (15 sur 62) sont « fermées avec quelques aménagements » mais ont été classées « non-piétonnes » pour différentes raisons (la chaussée est principalement utilisée par des cyclistes et/ou les barrières “croix de saint-andré” en empêchent l’accès et/ou elle n’est pas suffisamment aménagée). Cela ne signifie pas que ces rues sont encore utilisées par des véhicules motorisés, mais que les piéton·ne·s n’ont pas pris toute la place qui leur revient sur la chaussée.

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En revanche, une majorité de ces rues classées « non-piétonnes » (47 sur 62) sont « ouvertes avec ou sans aménagements » et ont été classées « non-piétonnes » car elles ne sont généralement pas suffisamment aménagées pour signaler le fait qu’elles sont réservées en priorité à l’usage des piéton·ne·s. D’un arrondissement à un autre, nous avons observé de grandes disparités entre les rues ouvertes car il n’y a aucun aménagement obligatoire pour ce type de rues.

Des dysfonctionnements fréquents

De manière globale, un certain nombre de rues présente des difficultés à l’usage (52 sur 203, soit 1 sur 4), par exemple avec des scooters ou des voitures qui circulent encore régulièrement, mais cela ne nuit pas systématiquement à leur caractère piéton. Nous avons également relevé un certain nombre de rues aux écoles situées dans des environnements difficiles, avec des rues adjacentes très circulées, difficiles à traverser, voire dangereuses (121 sur 203, soit plus d’une sur deux), ce qui souligne l’intérêt d’apaiser également les voies qui mènent aux écoles et pas seulement la rue qui passe devant. 

Le caractère piéton des rues déterminé par l’ambition des aménagements réalisés

En distinguant les rues fermées des rues ouvertes, l’Observatoire permet de déterminer les facteurs de réussite qui rendent une rue effectivement piétonne : 

1- La fermeture de la rue par des barrières : toutes les rues fermées ont effectivement permis d’empêcher la circulation motorisée. 

2- L’ambition des aménagements réalisés : l’aménagement des rues détermine son usage par les véhicules motorisés ou par les mobilités actives. Ainsi, plus une rue semble « faite pour les piéton·ne·s » et plus les gens y circulent librement à pied ou à vélo. Des aménagements ont été repérés comme étant déterminants pour donner un aspect « piéton » à la rue, même lorsqu’elle est ouverte à la circulation : 

remise à niveau de la chaussée avec les trottoirs (tout au long de la rue ou simplement en entrée de rue avec un trottoir traversant)

suppression et remplacement des places de stationnement (remplacées par des arceaux vélo, des jardinières plein terre, des bancs etc)

modification du revêtement au sol (par exemple ajouts de dalles ou pavés, notamment en entrée de rue)

3- L’intérêt à y circuler : une rue fermée ou ouverte permet de réduire la circulation si elle ne présente plus aucun intérêt d’y passer. C’est le cas par exemple des rues aux écoles mises en impasse ou des rues dont la position dans le plan de circulation les rend inintéressantes à traverser pour les automobilistes (changement de sens de circulation, ajout d’un sens interdit, création de tête-bêche etc).

L’objectif de La Rue est à Nous est d’encourager et d’améliorer le dispositif des rues aux écoles à Paris. En conclusion, retrouvez l’ensemble de nos préconisations et demandes sur la page d’Observatoire des rues aux écoles.

Depuis 2020, l’association Respire forme et accompagne des parents d’élèves afin d’identifier des solutions et interpeller leurs élu-es pour apaiser leurs rues d’écoles. Si vous souhaitez bénéficier de cet accompagnement, remplissez ce formulaire de prise de contact :

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